Facturière : un vrai métier d’enquêtrice


19 mai 2022


Elles sont une dizaine, réparties entre plusieurs pôles (maternité, hospitalisation complète, ambulatoire, urgences et SSR) au sein de la clinique. Les facturières travaillent en bout de chaîne et étudient l’ensemble du séjour d’un patient afin de facturer chaque acte selon les règles imposées de la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).

Les gens s’imaginent que la facturière se contente de valider les informations préenregistrées sur le logiciel de gestion. Ce n’est pas ça du tout », explique Irène Sorge, coordinatrice du service facturation de la clinique. Depuis plus de 20 ans, elle travaille en tant que facturière et regrette que son métier soit aussi mal connu au sein de l’établissement. « On doit deviner beaucoup de choses et chercher l’information par nous-même pour consolider une facture soumise ensuite au contrôle médical », confirme Aloisia Hafuni, également facturière.
« Ce sont de vraies enquêtrices », décrit Valérie Rello, la cheffe du service.
Depuis plusieurs mois, elles traversent de nouvelles difficultés avec l’informatisation des données médicales. « Là où nous pouvions nous appuyer sur un dossier patient « papier », aujourd’hui nous sommes face à un logiciel conçu pour les soignants, qui nous renvoi une information parcellaire. La confidentialité des données médicales est certes assurée, mais tout est plus compliqué pour nous », explique la coordinatrice.

« Un travail titanesque »

Contrairement au Centre hospitalier territorial (CHT), où les factures se font au forfait, ici, à la clinique, le séjour des patients est facturé à l’acte. Dans l’ombre, les facturières retracent minutieusement le parcours médical du patient, le traduisent en actes puis en codes, eux-mêmes renvoyant à des tarifs. « On est en bout de chaîne du parcours patient et si les documents et les dossiers n’ont pas été parfaitement remplis et/ou transmis par les soignants et les chirurgiens, on tombe dans l’interprétation. Souvent nous sommes confrontées à une information contradictoire que nous devons contrôler », décrit Irène Sorge.
« Ce service reste un poste stratégique pour le maintien financier de l’établissement », reprend Valérie Rello, touchée par le « travail titanesque » effectué par son équipe. Malgré cette forte pression, ces femmes, pour beaucoup d’entre elles présentes dans le service depuis de nombreuses années, aiment leur métier et en sont fières. Irène Sorge confirme : « J’aime la facturation, j’ai une grande satisfaction quand je valide la facture à la fin ». Pour répondre au besoin de ce service administratif à la lisière du monde médical, un projet en collaboration étroite avec le service informatique est en gestation pour la création d’un nouvel outil spécialement dédié à la collecte des données facturables.

 

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