Rémy, brancardier, pompier… et dessinateur !


17 mars 2016


Sa passion première, c’est secourir. Mais la seconde, c’est dessiner…Pompier volontaire de la Direction de la sécurité civile, Rémy Ihamanangest, au quotidien, brancardier à la clinique de l’Anse-Vata. Avec pour leitmotiv, le sourire aux lèvres et un crayon à la main…

Son rire franc et ses bons mots résonnent dans les couloirs de l’Anse- Vata. Rémy Ihamanang y est un peu comme chez lui. Pompier de Bourail de 2005 à 2009, l’appel de la capitale le conduit à postuler à la clinique de la Baie-des-Citrons et à l’Anse-Vata en 2009. Il est embauché en qualité de brancardier de bloc opératoire. « Les pompiers interviennent avant la clinique… J’avais envie de voir le après. C’est exactement cela avec mon métier. Ici, les gens sont en blouse et ils marchent, sourit-il. Ce n’est pas toujours le cas quand je suis pompier ! »

Son truc à lui, c’est le contact avec les malades. Pour Rémy, il est indispensable de déstresser les gens qui partent au bloc opératoire. Alors il utilise l’humour et le rire. « Nous, brancardiers, nous sommes les premiers maillons de la chaîne du bloc. Nous allons chercher les malades et les ramenons dans leur chambre. Du coup, c’est aussi à nous de les rassurer. »

remy-dessin

Un bout de carton et un morceau de charbon

Dès qu’il en a le temps, Rémy exploite sa seconde passion, il sort son crayon, trouve un bout de carton et dessine. « Mon père était instituteur à Voh. Nous habitions dans une maison coloniale. Autour, il n’y avait pas grand chose, ni grand monde d’ailleurs. La tribu et le village étaient loin. Du coup, je prenais n’importe quel bout de papier qui trainait et je m’amusais à dessiner. » Du carton, un morceau de charbon, et le tour était joué. « Le flamboyant et la maison coloniale ont été mes deux premiers modèles. J’avais 10 ans. »

Loin de se lasser, Rémy, au contraire, persévère… « J’ai vraiment appris à dessiner en maths, sourit-il. Déjà petit, je n’aimais pas cette matière, alors je croquais ce qui me passait sous les yeux, le prof, les copains, la cour… »

Depuis qu’il est entré à la clinique, ses modèles ont changé… Une péridurale,
une coloscopie, la pose d’une perfusion… « Je représente des scènes de la vie
quotidienne de la clinique et toujours de mémoire. Ça parle à tout le monde. »

Plus tout à fait amateur, le dessinateur ne travaille qu’en noir et blanc et au stylo Bic. « Je joue avec le gris pour faire les nuances et les ombres. » Sa caractéristique ? Aucun de ses dessins n’ont de visage, toujours dissimulé par une main, des cheveux, ou un masque de chirurgien. Ses souvenirs sont affichés dans le service de stérilisation, et rares sont celles qui ont pu repartir avec un exemplaire…

 

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