Pascale Pedro L’infirmière qui murmure à l’oreille des patients


17 octobre 2017


Infirmière anesthésiste à Magnin, Pascale Pedro s’appuie sur les vertus de l’hypnose conversationnelle en bloc opératoire. Dix minutes pendant lesquelles la jeune femme aide le patient à se relaxer pour aborder l’intervention plus sereinement.

Son sobriquet lui va comme un gant. « Calou », comme la surnomment ses collègues de la clinique Magnin, dégage une douceur qui rassure d’emblée. Or, cette qualité peut s’avérer précieuse quand on dispose de peu de temps pour préparer le patient à passer sur la table d’opération. « Globalement, nous avons dix minutes pour vérifier ses antécédents et le mettre en confiance avant l’intervention », pose l’infirmière anesthésiste.
Sur un fond de musique douce, Pascale Pedro détourne l’attention du patient du contexte médical pour lui parler de ses dernières vacances, du lieu où il aimerait être le temps d’une sieste… Et faire en sorte qu’il se sente « comme dans un cocon ». C’est ce que l’on appelle l’hypnose conversationnelle.
Les mots, mais aussi la gestuelle, sont minutieusement choisis, comme le fait de se mettre à côté du patient et non au-dessus de lui. « On dit qu’une personne se réveille comme elle s’est endormie. Grâce à cette atmosphère paisible et cet état de détente, le patient sera moins stressé et nous utiliserons moins de produits anesthésiants », observe la jeune femme, passionnée par les multiples facettes du métier.

Escale toulousaine

La jeune calédonienne était pourtant bien partie, pendant ses études, pour devenir sage-femme. Recalée au concours (à une place près), elle s’accorde une année pour parcourir le monde et découvrir les Etats-Unis, puis entre à l’IFPSS de retour en Calédonie.
Affectée à la baie des Citrons en 2001, Pascale se familiarise avec les différents services, effectue quelques remplacements de cadres, puis décide de se spécialiser dans l’anesthésie. « J’aime la technicité et j’avais envie de changer », confie-t-elle.
Prête à quelques sacrifices, comme celui de partir étudier en Métropole loin de son époux, elle réussit le concours d’entrée à l’école d’infirmière anesthésiste de Toulouse. « C’est une formation qui demande beaucoup de travail et de connaissances en pharmacologie, en réanimation… C’est à la fois très exigeant et passionnant », résume la jeune femme qui garde un excellent souvenir de ces deux années dans la « ville rose ». « Je suis une bonne vivante. J’en ai profité pour faire le plein de culture et de gastronomie. »
Diplômée en 2014, elle fait ses premières armes en anesthésie à la baie des Citrons et à l’anse Vata puis rejoint Magnin l’année suivante. « Il y a une super ambiance entre les infirmiers, les chirurgiens et les anesthésistes. C’est vraiment un travail d’équipe. »
C’est dans ce même état d’esprit collectif et constructif que Pascale a intégré les Groupes de travail thématiques (GTT) en vue du transfert de la clinique. « J’ai hâte de travailler dans nos futurs locaux, se réjouit-elle. Certes, nous ne retrouverons pas si facilement l’ambiance familiale que nous avons aujourd’hui. Mais nous serons ouverts sur l’extérieur. » Avec une vue sur le lagon calédonien, propice à la sérénité pour apaiser les patients.

 

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