LIFTING SOUS HYPNOSE


11 septembre 2019


Si la technique n’est pas nouvelle, réaliser une opération sous hypnose est une première pour la clinique. Début août, Johan Nouwen, chirurgien ORL, et Claire-Line Biavat, hypnothérapeute, ont franchi le pas…

Début août, le Dr Johan Nouwen a réalisé deux liftings sous hypnose. « Je viens de Belgique, explique le médecin, et l’hypnose fait partie depuis longtemps de l’arsenal d’anesthésie. A titre d’exemple, depuis 30 ans, à l’Université de médecine de Louvain, un-quart des chirurgies de la thyroïde se fait sous hypnose. » Depuis quelques semaines, le chirurgien propose à ses patients cette possibilité, avec le concours de Claire- Line Biavat, hypnothérapeute et ancienne infirmière anesthésiste, « un avantage quand il s’agit d’assister un chirurgien pendant son opération ». Katrinka, l’une des deux opérées, n’a pas hésité un instant. Pour elle qui pratique le yoga, « cela tombait même sous le sens. »

L’hypnose, un état naturel

« Tout le monde peut se faire opérer sous hypnose à condition de le vouloir, rassure l’hypnothérapeute. Cet état est naturel, obtenu de façon involontaire plusieurs fois par jour. » Mais pour maintenir cet état stable durant toute l’intervention – les deux interventions réalisées ont duré respectivement 1h50 et 1h30 – Claire-Line Biavat a rencontré plusieurs fois les patients en amont afin de les préparer. « L’objectif de l’hypnose est d’obtenir une anxiolyse, pour évacuer le stress, et une analgésie de la douleur, peu voire pas du tout ressentie et surtout sans émotion », précise-t-elle.Pour ce faire, elle « dissocie » la patiente qui, bien que présente sur la table d’opération, est ailleurs en même temps. « Pour une dissociation efficace, je vais parler à la personne de ses hobbies, ses passions pour qu’elle se laisse aller à voyager à l’intérieur d’elle-même. »

« Pour ma part, j’ai descendu un escalier et fait un retour dans le passé, raconte Katrinka. Je me suis retrouvée avec mon père qui était chef d’orchestre et ai passé un merveilleux moment à ses côtés. »

Estime de soi

À n’en pas douter, les patientes ne souffrent pas. Le meilleur des guides, la fréquence cardiaque, est restée constante durant toute l’opération, sans réaction physique particulière, « même pendant l’injection de l’anesthésie locale, toujours très douloureuse », ajoute le Dr Nouwen.
« Effectivement, on entend tout, mais sans douleur, assure Katrinka. L’hypnose n’empêche pas les pensées de traverser l’esprit, mais elle m’a permis de continuer mon voyage imaginaire pendant toute la chirurgie. »
Au-delà des atouts liés à l’opération en elle-même, de confort, de fatigue moindre, de diminution des produits injectés et des risques liés à l’anesthésie, l’hypnose favorise
l’estime de soi, avec le fort sentiment de contrôle de soi.

 

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