De l’intérêt des RMM… Un bébé sauvé à la maternité


25 février 2020


Définie par la Haute autorité de santé comme « l’analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d’un décès, d’une complication, ou d’un évènement qui aurait pu causer un dommage au patient », la Revue de mortalité et de morbidité (RMM) vise à améliorer la prise en charge des patients. Exemple concret en maternité…

«J’étais de service ce jour-là. L’activité en salle de naissance m’a permis de réorganiser la salle de réanimation bébé. À peine terminée, un bébé nous est arrivé dans un état critique… il est aujourd’hui sauvé. » Agnès Fouchard est sage-femme à la clinique. Il y a quelques semaines, elle participe à une RMM (Revue de mortalité et de morbidité) à la suite d’un évènement grave survenu à la maternité. « Nous avons identifié certains points d’amélioration et notamment en termes d’ergonomie
de l’espace. »
Lors d’une précédente réanimation, l’équipe avait eu en effets quelques difficultés à circuler. « Les déplacements n’étaient pas fluides ». Certaines actions correctives ne sont pas compliquées à mettre en place, et Agnès, aidée d’une aide-soignante, profite d’un instant de calme quelques jours plus tard, pour revoir l’ensemble de la pièce.

Grosse réanimation

« Les deux tables de réanimation ont été préparées à l’identique, pour que tous aient les mêmes repères, où qu’ils se trouvent », précise-t-elle. La salle est tout juste prête quand un bébé en état de mort apparente arrive. Les équipes de la maternité sont formées à la réanimation pédiatrique tous les ans, mais il est très rare d’en faire une de cette importance. Le nourrisson nécessite en effet une prise en charge de grande technicité. Il est intubé, ventilé, transfusé…
« Tout était là, où il fallait, la circulation entre les soignants était fluide, le chariot de réa complet et à portée de main… À n’en pas douter, la RMM a certainement contribué à sauver cet enfant ! »
Démarche de qualité de soin

Aujourd’hui, le nombre de signalements d’évènements indésirables graves est en constante augmentation. « C’est une très bonne chose, car cela permet à notre cellule Qualité de les identifier, d’en faire des RMM avec l’analyse des causes racines, et de trouver des pistes d’amélioration », souligne Katia Cateine.
« Il est fondamental de revenir sur des évènements graves ou indésirables afin d’améliorer la prise en charge de nos patients, insiste de son côté Julien Doublet, pédiatre présent lors de la réanimation. C’est une démarche de qualité de soin et de service dans lequel nous nous intégrons. »
Si elle apparaît parfois comme une charge administrative, la RMM est aujourd’hui un outil indispensable. « Nous étions déjà convaincus de son intérêt, mais dans le cas présent, force est de constater son impact direct. »

 

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