Théodore Bole, Dans les secrets de la pharmacopée


2 mars 2018


Entre à la clinique comme brancardier remplaçant, Théodore Bole vient de décrocher, dix ans plus tard, son diplôme de préparateur en pharmacie. Un parcours exemplaire qu’il attribue en partie au soutien de sa famille et de sa hiérarchie.

Théodore Bole est soulagé. A 33 ans, ce père de famille vient de fêter la réussite de son examen après deux années d’apprentissage intensif à la CCI. Derrière lui, le mur bleu turquoise du local rappelle le lagon de son île natale, Lifou. Il y a encore quelques semaines pourtant, c’est derrière ce bureau de la pharmacie du site Magnin qu’il planchait jusqu’à 23 heures certains soirs pour réviser au calme, loin de l’agitation du foyer.

Si « Théo » est aussi content de sa nouvelle situation, c’est aussi parce qu’il est entré à la clinique par la petite porte. C’était il y a dix ans. Juste après un bac en filière médico-sociale, le jeune homme décide de faire quelques remplacements comme brancardier et agent de stérilisation à Magnin. « J’avais pour projet de gagner des pièces pour faire mes études en France comme éducateur spécialisé ». La vie en a décidé autrement.

Pharmacie du centre-ville

La naissance de sa première fille bouscule tous ses plans. Pendant deux ans, il enchaîne les remplacements puis prend le poste d’un magasinier qui vient de démissionner. « Dès que je suis rentré à la pharmacie, ça m’a plu », confie-t-il.

Il y a quatre ans, on lui propose un CDI. De quoi « rassurer » ce papa poule qui en profite pour se marier et célébrer l’arrivée de deux nouveaux enfants. Mais Théodore Bole voit plus loin. Il vise l’examen de préparateur en pharmacie et s’inscrit à une formation sur deux ans à la CCI.

Au-delà des cours théoriques, qui « n’avaient rien à voir avec le métier en milieu hospitalier », il met ses connaissances en pratique à raison de deux après-midi par semaine, derrière le comptoir d’une officine de la rue de l’Alma, dans le centre-ville de Nouméa. « J’ai découvert là-bas le contact avec la clientèle et j’ai également beaucoup aimé travailler avec cette équipe très agréable, en particulier la pharmacienne qui m’a beaucoup appris sur les médicaments ».

Reçu à l’examen, Théodore Bolé est officiellement, depuis début janvier, l’un des quatre préparateurs en pharmacie de la clinique. Son poste ? Assurer entre autres le suivi du circuit du médicament et du matériel au sein de la pharmacie mais aussi dans les différents sites et services. Une fonction qui est amenée à évoluer avec l’ouverture de la nouvelle clinique. Cette ascension professionnelle, il la « doit beaucoup» au pharmacien Olivier Botrel, son supérieur hiérarchique qui a fait preuve de « beaucoup de souplesse pendant ces deux années», estime-t-il, mais aussi à la direction qui a financé sa formation.
« Ma motivation, en revanche, c’est ma femme et mes enfants qui me l’ont donnée. Chaque fois que j’avais envie de baisser les bras, il suffisait que je pense à eux pour me redonner l’envie d’y arriver. »

 

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