CERTIFICATION DE LA CLINIQUE : TOUS CONCERNÉS


23 mai 2019


18 mois pour prétendre à la certification délivrée par la haute autorité de santé (HAS). L’objectif est ambitieux mais c’est avec conviction que la Clinique s’est lancée dans le processus. Elle rejoint ainsi un mouvement collectif d’établissements de santé calédoniens.

Légalement, la certification n’est toujours pas obligatoire en Nouvelle-Calédonie. Philosophiquement, il est désormais très délicat de s’en passer. Mise en œuvre par la HAS, référence nationale en matière de qualité et de sécurité dans le secteur de la santé, la certification démontre la volonté d’un établissement de toujours augmenter la qualité des soins, sa capacité à remettre en cause ses pratiques pour les améliorer avec, en ligne de mire, une sécurité des patients toujours accrue.
« Initialement, nous avions prévu de préparer la certification pour 2022, précise Katia Cateine, responsable qualité et gestion des risques sanitaires à la clinique. Mais le contexte local, national et international a accéléré le processus. En un an et demi, ce sera dense, mais c’est possible ! » Pour lancer une telle affirmation, Katia s’appuie sur une solide expérience puisqu’elle a déjà suivi trois certifications. Si elle se lance dans la démarche avec la clinique, c’est bien parce que l’établissement calédonien dispose déjà de solides atouts pour faire face aux exigences de la HAS.

Approche nouvelle

Si la clinique Kuindo-Magnin est en capacité d’être prête à temps, il n’en faut pas moins fournir de véritables efforts dès maintenant. « La certification à laquelle nous prétendons est la dernière version qui développe une approche par risque. C’est nouveau pour les qualiticiens. Nous avons donc mis en œuvre une méthodologie en conséquence. » Dans à peine un an – en avril 2020, soit 6 mois avant la visite des experts de la HAS en novembre 2020 – la clinique doit fournir un « compte qualité » décrit comme un outil de suivi du dispositif de gestion des risques, afin de faciliter la priorisation des actions déployées au sein de l’établissement de santé et également un outil de dialogue avec la HAS. Reste à lui donner de la consistance et, pour y parvenir, des groupes de travail ont d’ores et déjà commencé et vont s’intensifier. « Chaque mardi depuis le 5 mars, c’est qualité de 7h à 19h ! Nous avons fait un appel à volontariat et désormais, nous travaillons avec douze référents qualité sur les différentes thématiques mises en avant par la HAS. » Peu à peu, la certification se fera une place de plus en plus grande dans le quotidien de la clinique car, pour être un succès, elle a besoin de la mobilisation de tous.

 La cellule qualité

Pilote de la démarche de certification, la cellule qualité est chargée de mettre en place la politique qualité de la clinique. Elle coordonne ainsi la politique de vigilance et la politique des risques. Elle se base sur le document Politique et projet qualité 2018-2022 et fournit chaque année un rapport annuel de ses actions.
La cellule est composée de :
• Katia Cateine, responsable qualité et gestion des risques sanitaires
• Agnès Desroches, technicienne qualité
• Marie-Odile Monchy, infirmière hygiéniste et personne compétence en radioprotection
• Aloïse Frouin, assistante qualité en apprentissage.

L’association des qualiticiens

La démarche est on ne peut plus novatrice ! Donnant du corps à l’adage selon lequel « à plusieurs, on est plus forts », toutes les structures de santé concernées par la qualité, la gestion des risques et la certification se sont regroupées en association, réunissant le public, le privé et l’associatif. Le 25 avril s’est tenue la première réunion en présence de l’ensemble des membres : l’Atir, l’U2NC, le CHT, le CHS, la clinique et le CSSR. Cette coordination territoriale des qualiticiens des établissements de santé devrait permettre une mutualisation des énergies et des coûts. « Depuis quelques temps, un mouvement s’est fait sentir parmi les professionnels de la qualité en Calédonie. Ce sera bénéfique pour tout le monde avec des données, des indicateurs, de tableaux de bord, des protocoles harmonisés. Des actions communes à l’échelle du territoire ne peuvent qu’être un atout pour les établissements, les professionnels et les patients. »

Groupes de travail : engagez-vous !

S’il y a déjà eu un appel à volontariat pour créer un groupe de référents qualité et gestion des risques pour participer de manière régulière aux groupes de travail hebdomadaires, les journées de travail demeurent ouvertes au plus grand nombre. Car il faut bien avoir à l’esprit que la qualité concerne tout le monde, du médecin à l’ASH et que le point de vue de chaque professionnel a son importance.
Si vous souhaitez participer à un ou plusieurs groupes de travail, prenez- connaissance du planning et des thématiques sur le tableau d’affichage de la cafétéria. Vous pouvez également demander au cadre du service de vous inscrire par le biais de l’intranet.

Les thématiques de la certification

En vue de la certification, la clinique doit travailler sur 20 thématiques qui se déclinent en 89 critères. Ce sont eux que les experts de la HAS regarderont de près en allant de l’évaluation exprimée dans le compte qualité jusqu’au plan d’actions mis en œuvre pour faire toujours mieux et aux progrès réalisés. Les groupes de travail centrent leurs efforts sur les critères qui correspondent aux besoins de la clinique et à son degré de maîtrise pour démontrer le meilleur niveau possible dans chaque thématique.
Parmi les 89 critères, 22 sont centraux et baptisés pratiques exigibles prioritaires ou PEP, des thèmes sur lesquels le niveau d’exigence est supérieur. Les experts y seront particulièrement attentifs. Citons par exemple la maîtrise du risque infectieux, la gestion des événements indésirables, la gestion du dossier du patient, la prise en charge et les droits des patients en fin de vie ou encore l’organisation du bloc opératoire.

Nos points forts

La clinique Kuindo-Magnin aura d’ores et déjà des points forts à mettre en valeur lors de la visite des experts en fin d’année 2020. Parmi eux, notons par exemple :
• Le droit du patient : il est garanti notamment par une commission des usagers qui fonctionne bien, élément qui n’est pas si fréquent en Calédonie comme ailleurs. La commission est dynamique et pérenne. Ainsi, l’usager est concrètement et réellement placé au cœur des problématiques de la clinique, et ce en toute transparence.
• La gestion des événements indésirables : le système de gestion fait partie des PEP que

les experts-visiteurs étudieront de près. Or, la clinique a fait le choix de l’apprentissage par l’erreur et de la pratique non-punitive de l’erreur. Pour donner corps à cette philosophie, une charte protège le déclarant. L’objectif est d’encourager le professionnel qui a fait une erreur à le déclarer pour en retirer un bienfait collectif grâce à l’apprentissage. La clinique tient à préserver cette démarche voire à la développer pour que personne n’ait peur de déclarer un événement indésirable, et parce que le risque est bien plus grand de ne pas déclarer, en termes de conséquence sanitaire et en termes de sanction.
• La prise en charge en salle de naissance : elle fait également partie des points forts avec une maternité efficace techniquement et humainement.
• La gestion du système d’information :
répartie entre deux critères, la thématique insiste notamment sur le dossier patient informatisé (DPI). Si la clinique n’en est pas encore dotée, elle est en train de s’équiper d’un DPI qui correspondra à 100 % à ses besoins et à ceux des professionnels de santé. La phase test de ce DPI développé en interne est en cours. Le déploiement à travers tout l’établissement s’effectuera entre janvier et juillet pour les infirmiers.

 

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